Cette question t’a peut-être taraudé.e certains soirs au temps jadis lorsque tu étais pré-ado et que tu tournais fébrilement les pages des premiers Harry Potter. À l’époque, la réponse était aussi simple qu’elle était impitoyable : pas de lettre de Poudlard = pas de sorcellerie. Coup dur.

Mais aujourd’hui, dans un contexte économico-socialo-anxiogène, on observe un véritable regain d’intérêt pour l’occulte. Le tarot, la lithothérapie et autres disciplines ésotériques n’en finissent plus de déchaîner les foules. Et si tu es là, c’est sans doute parce que toi aussi tu te sens attiré.e par ce monde qui se targue de faire une place à l’inexplicable. Et comme toujours lorsqu’on plonge dans un domaine traditionnellement réservé aux initié.es, la question de la légitimité se pose : comment savoir si on est une sorcière ? Ou un sorcier. T’as compris.

Dans cet article, nous allons tenter de répondre à cette question essentielle pour certain.es, abracadabrantesque pour d’autres. Note bien que les réflexions qui vont suivre sont le fruit des expériences et croyances personnelles des Trois Sorcières. En aucun cas nous ne te forçons à y adhérer. Au pire, ça te fera une petite histoire pour trouver le sommeil. De rien.

3 idées reçues

Les idées reçues ne manquent pas en ce qui concerne les critères censés faire de toi une vraie sorcière. Voici une liste non exhaustive qui t’aidera à y voir plus clair en attendant d’ouvrir ton troisième œil. 

1 - Il faut être issu.e d’une famille de sorcières

Un principe qui revient souvent est celui selon lequel ne saurait être sorcier.e celle ou celui qui vient d’une famille de moldus, en gros.

Ou comment exclure d’emblée la majeure partie des gens et entretenir un maximum de mystère (et un élitisme assez insupportable). Non, tu n’es pas obligé.e d’avoir une famille pratiquant la magie pour être un sorcier ou une sorcière. Par contre, il est vrai que si ta grand-mère te parle des vertus des plantes depuis ta plus tendre enfance ou que ton cousin germain voit des gens qui sont morts, cela crée disons des facilités à te connecter à tout ce qui relève de l’occulte. Normal, puisque tu auras été sensibilisé.e au sujet ! Mais sache que tu peux être issu.e de la plus terre à terre des lignées et prétendre au statut convoité de sorcier.e.

2 - Il faut avoir un don

Celle-ci, on y a presque tous.tes cru un jour. Et pour cause, les figures magiques dont on entend parler semblent toutes posséder ces fameux dons, qu’il s’agisse de personnages fictifs ou réels (médiums, passeurs d’âmes…).

Le problème de cette croyance est similaire à celui de la précédente. Si on la tient pour vraie, on exclut beaucoup de gens et on dénigre l’importance de l’étude et de la pratique. La sorcellerie, c’est comme n’importe quelle discipline. C’est un plus de partir avec des facilités mais tout le monde doit travailler pour en maîtriser un ou plusieurs aspects. Par ailleurs, certaines personnes ont des dons qu’ils refusent fermement d’exploiter. Ça ne leur ferait probablement pas très plaisir d’être traités de sorcier.es. Mais alors, quid de celleux qui VEULENT être un.e sorcier.e ? me demanderas-tu en ta qualité de lecteurice attentif.ve.

3 - Il suffit de le vouloir

En provenance directe de la team bisounours, cette idée reçue est séduisante et inclusive. On a envie d’y croire, hein ?

Sauf que non. Le vouloir est un premier pas, je vais pas te dire le contraire. Mais ça ne suffit clairement pas à faire de toi une sorcière ou un sorcier. C’est comme s’il suffisait de vouloir être boulanger pour l’être, finalement. Tu te rends bien compte que pour être boulanger il faut faire du pain. La sorcière, c’est pareil. Sauf qu’elle fait de la magie. Logique.

3 choses qui font de toi une sorcière

C’est bien beau, t’entends-je souffler derrière ton écran parsemé de traces de doigts, mais si avec tout ça on n’est pas une sorcière, quelles cases faut-il donc cocher pour enfin clamer qu’on en est une ?! J’y viens, Flavien. Et comme le chiffre 3 nous tient particulièrement à cœur ici, je vais tenter de t’énoncer les trois critères qui me semblent les plus représentatifs.

1 - Étudier encore et toujours

Si tu n’es pas prêt.e à prendre du temps pour étudier la magie, j’ai le regret (ou pas) de t’annoncer que tu ne seras jamais un.e sorcier.e accompli.e. C’est sévère, tu dis ? Tu as l’impression de retourner à l’école avec ce prof qui avait l’outrecuidance de t’imposer des livres à avaler tout rond pendant les vacances de la Toussaint ?

C’est pourtant la réalité de tous les sorciers. Lire, se renseigner, s’intéresser à l’herboristerie, la cartomancie, la lithothérapie, aux correspondances magiques… Je ne dis pas que tu dois TOUT maîtriser. Déjà parce que c’est impossible mais aussi parce que tout ne t’intéresse peut-être pas. Tu n’es pas obligé d’être un.e pro du tarot si ce domaine te rebute, par exemple. Si ton truc à toi, c’est la magie des plantes, c’est tout à fait honorable. Croise les sources pour te faire un socle de connaissances solide, et on commencera à dire de toi que tu es un.e sorcier.e. Sache que tu n’es pas obligé.e d’y passer des heures par jour ! Je suis bien consciente que tu as bien d’autres choses à faire de ta vie palpitante. Mais un livre par-ci, une vidéo TikTok par-là peuvent parfois te donner de précieux conseils. Reste en veille et garde à l’esprit que l’apprentissage ne sera jamais fini. Une vie entière ne suffirait pas pour apprendre tout ce qu’il y a à savoir en matière de sorcellerie. Alors autant s’y mettre dès maintenant, non ?

2 - Pratiquer !

Comme on l’a dit, étudier c’est bien, c’est même essentiel. Mais il n’est pas rare qu’on se complaise à lire mille et unes pages sur les propriétés des pierres tout ça pour acheter une belle labradorite… et ne jamais rien en faire. 

C’est parfois difficile de se lancer et pourtant, c’est essentiel de pratiquer la magie si on se revendique sorcier.e. Je vais pas te refaire le coup du boulanger. Si tu as peur de mal faire, commence doucement. Avant toute chose, sache qu’une sorcière doit se protéger lorsqu’elle pratique. Renseigne-toi sur les différentes méthodes de protection magique avant de te lancer. Ça t’évitera de  méchant retour de bâton ! Ensuite, choisis une boîte, un tiroir, un meuble voire une pièce entière de ta maison où disposer tes artefacts magiques. Ce sera ton autel. Avoir un espace dédié à la magie te donnera envie d’y avoir recours ! Et n’oublie pas que tu n’es pas obligé.e de craquer ton PEL pour rassembler des ingrédients ou des outils. Une sorcière trouve la magie dans les choses aussi simples que l’eau de pluie ou les ustensiles de cuisine. Teste des rituels simples que tu auras trouvés au fil de tes lectures. Si tu es attiré.e par la radiesthésie tu peux déjà te contenter de poser une question par jour à ton pendule pour te l’approprier. Si c’est plutôt la lithothérapie qui t’appelle, prends l’habitude de porter une pierre en particulier et note les effets qu’elle semble produire sur toi afin de la réutiliser à dessein. Il y a tant de façons de débuter en sorcellerie… Le tout est de se lancer. Et de s’écouter…

3 - Laisser place à ton intuition

Peut-être que ce troisième critère te paraît confus, abstrait, peut-être même qu’il te paraît niais. Only Hécate can judge me, alors tu te calmes.

N’en déplaise aux sceptiques, être une sorcière c’est une façon de vivre et de penser qui laisse son intuition respirer à son aise. Je ne suis pas en train de dire que pour être une sorcière ou un sorcier il faut être doté.e d’une intuition infaillible. Cependant il faut être capable de l’écouter en de multiples circonstances. Tu rêves que ce nouveau collègue te cause du tort sans raison valable ? Tu as des frissons en visitant cet appartement ? Ça ne fait pas de toi un.e sorcier.e mais c’est déjà bien de prendre conscience de ces événements factuels. Ce qui fait de toi un.e sorcier.e en revanche c’est de réfléchir à ce rêve, à ces frissons et à toute manifestation de ce style pour déceler ce que ton troisième œil essaie de te dire à travers eux. L’idée n’est pas de laisser ton intuition régir ta vie mais d’en tenir compte pour appréhender le monde. Ce n’est pas pour rien qu’on parle de sixième sens alors pourquoi devrait-il être lésé face aux cinq autres ?

 Tu l’auras compris, chez Les Trois Sorcières on est plutôt en faveur d’une vision active de la sorcière, celle qui ose, écoute les signes et cultive son art. Penser qu’il s’agit d’une histoire de gènes ou de rêve éveillé serait trop facile, non ? 

Et toi, c’est quoi ta vision de la sorcellerie ?

Article écrit par Cassandre 🧙